Gilles Touyard – La marguerite et le bourdon, mai 2021

Comment illustrer notre initiative, sans une illustration de la chose dite mais avec une valeur ajoutée qui parle avec un langage visuel fort de l’initiative au sens large. Comme autrefois dans l’écriture héraldique, proposer un récit, une histoire qui fédère et qui, même si elle n’est pas interprétable de façon immédiate, doit être ressentie par le plus grand nombre et créer une adhésion ou l’envie de connaitre le récit qui la fonde.

Je propose la marguerite :

C’est une fleur, donc une référence à la nature et par suite logique, l’écologie qui est un peu le nerf de la guerre de cet appel, car mettre en ordre une vraie réforme écologique engage tous nos autres vœux.

Il y a eu le lys de la royauté, la rose du PS, mais surtout les noms de fleurs désignant des mouvements révolutionnaires, l’œillet, le jasmin, la rose, la jonquille, la tulipe. 

La marguerite est une fleur commune et vivace

Son nom vient du latin « margarita », et celui-ci a été emprunté au mot grec « margarites » qui signifie « Perle ».

Cette fleur est comestible et a des vertus médicinales

Dans l’inconscient collectif, son effeuillage a à voir avec les élans passionnels 

Afin d’éviter le monolithisme de la fleur seule et qu’elle ne soit une fleur de plus pour désigner un mouvement social, il serait bon de lui adjoindre un partenaire. Dans la conjonction/fusion avec l’autre, on atteint une force poétique, une émotion plus complexe qui fait récit.

Je proposerais d’ajouter un bourdon posé sur le coeur de la fleur.

Le bourdon est une figure ambivalente, il fait peur et pourtant il est inoffensif et pacifique. Il est lourdaud et pourtant c’est un grand pollinisateur .

Nous avons tous le bourdon avec ce que nous traversons actuellement. Avoir le bourdon c’est intégrer un mal et son assourdissante abstraction. Plutôt que de continuer de l’intériorise  en chacun de nous et  d’en subir les dommages, nous le mettons à jour, nous le concrétisons pour le neutraliser,  inventer une riposte possible. Ce bourdon concrétisé, exhibé et devenu commun, devient notre colère. Il est l’élément source de l’initiative. Posé sur l’humble marguerite, le bourdon devient un joyau sur son piédestal; le rayonnement  de sa force dessiné par celui des pétales. L’ensemble devient une broche, un blason, une chose que l’on exhibe avec fierté et qui nous raconte.

Le bourdon a un autre intérêt en rapport à notre récit, c’est ce que l’on nomme « le paradoxe du bourdon ». En effet, il a été démontré que le bourdon dans le rapport de sa masse et de sa surface ailée ne peut pas voler et pourtant il vole. Est-ce parce qu’il ne sait pas qu’il ne devrait pas pouvoir voler ou tout simplement parce qu’il le veut à toute force ! Nous, les bourdons pollinisateurs devons sans cesse entendre que les citoyens ne peuvent pas voler de leurs propres ailes et pourtant nous y croyons et savons même qu’avec seulement un tiers de nos ressources (1/3 de 67 million) nous pouvons atteindre n’importe quel objectif, il suffit de l’avoir choisi et comme le bourdon; de le vouloir.

En résumé, il y a donc au départ une fleur commune et vivace, symbole d’une nature non domestiquée et qui évoque les élans passionnel. Ensuite  il y a rencontre  de cette fleur avec des forces négatives « le bourdon »  et notre colère,  qui sur elle sont transcendés dans leur inversion positive, en vrai bourdon. Celui-ci est doué d’une volonté paradoxale qui défie la pesanteur. Grâce à elle, il polinise ce qui grandit naturellement, dans la cohérence et le respect de notre écosystème, de la vie et de tous.

La marguerite- bourdon, c’est nous et notre initiative. C’est un peu notre signature collective qui pourrait faire image pour le plus grand nombre.

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