Je sais bien qu’il est tard et que l’envie nous manque
Je sais bien : la colère s’éteint à force de silences
Lassitude, dégoût, désespoir et rage ravalée
Juste un sourire parfois face aux pitres – histoire de rester digne
Ou pire encore un discours « réaliste » sur le monde et la nature humaine
C’est comme ça
Je sais bien qu’il est tard mais reste une étincelle
Celle qui dit regarde-moi tu te reconnaîtras
Et si se lève un jour ce regard alentour
Nous serons si nombreux que tout sera possible
Je sais bien qu’il est tard,
Que nous avons appris patiemment à nos enfants à s’adapter à ce monde, parfois à lui survivre, et qu’il faudra longtemps pour que ce monde change
Mais dans vos regards je trouve juste ce qu’il faut pour raviver mon feu
Je sais bien qu’il est tard, mais le temps qu’il nous reste peut être différent
Ce monde qui se construit sans nous mais avec nous, nous ne le voulons pas
Oui, la fatigue est grande, et nos épaules lourdes,
Il faut un second souffle, celui d’une marée montante,
Quand l’océan sûr de lui s’impose face à la dune
Il faut se souvenir qu’il est quelques valeurs qui justifient de se redresser
Et si l’un se redresse, puis deux, puis trois,
Nous serons assez fort pour renverser la table
Et dire qui nous sommes